Enfin une vague d’une nouvelle forme semble gagner nos esprits. Cette vague serait-elle celle de l’optimisme ? Un sentiment un peu oublié depuis plus d’un an, mis à mal par son homonyme de l’épidémie et par toutes les restrictions qui en ont découlé. On entend parler d’indicateurs qui sont au vert, on nous incite à ressortir et à consommer, à retourner au cinéma et dans les musées, à refaire sa garde-robe et son masque de beauté. Le vaccin nous offre des perspectives de retour à la vie d’avant, celles où le contact social et les sorties culturelles étaient naturels, celles qui nous ont tant manqué.
Alors oui, nous voulons retrouver la joie de nous rencontrer, d’échanger, de faire la fête et de refaire le monde aux comptoirs. Mais le plus dur commence peut-être. Nous allons devoir faire une balance proportionnée entre cette terrible envie, et la prudence imposée par un virus toujours présent et insidieux. Un virus qui circule et qui mute, qui se fait oublier et réapparaît plus fort encore. Attention à ne pas aller trop vite, à ne pas nous mettre en danger, individuellement et collectivement. Certes au 21 mai, plus de 20 millions de français ont reçu une dose de vaccin, mais à peine plus de 10 millions ont bénéficié d’une vaccination complète entrainant une immunité (soit à peine 20 % de la population adulte). L’immunité collective est encore loin.
Ne nous précipitons donc pas sur des festivités à risque sans connaitre l’évolution des courbes de contamination. Un brassage important, un rassemblement debout autour d’un comptoir, lors de la fête de la musique par exemple, peut être dévastateur, même en plein air. Dans un tel contexte les masques ne seront pas portés, les deux mètres de distance pas respectés. Il serait trop dommage que tous nos efforts de ces derniers mois soient effacés par l’impatience de nous retrouver. N’oublions pas que de nombreux patients décèdent encore du COVID, ne nous berçons pas de l’illusion que ça n’arrive pas qu’aux autres. Une seule contamination peut être un drame pour une famille.
Oui l’incidence baisse, mais le nombre de cas quotidien reste élevé, avec un risque en cas de circulation prolongée du virus d’émergence de nouveaux variants. Des variants qui pourraient être plus résistants aux vaccins ? Le taux d’occupation des lits de réanimation est encore nettement supérieur à celui du mois de mai 2020. Au CHU de Montpellier, le nombre de patients graves est trois fois plus élevé qu’en mai dernier. Les soignants sont épuisés, toujours sous pression.
Oui nous allons nous retrouver, oui les festivités vont reprendre, oui notre résilience va l’emporter. Mais pour cela, restons prudents, ne nous précipitons pas, soyons raisonnables. Et au niveau local c’est bien aux élus de modérer nos ardeurs pour protéger leurs administrés.
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