Montferrier sur Lez, un futur désert médical ?

Montferrier sur Lez, un futur désert médical ?

Nous avons appris voilà quelques semaines que le Dr Bosse, médecin généraliste du village et des maisons de retraite, allait brusquement stopper son activité. Sa décision a été prise, entre autres, pour dénoncer la façon très discutable dont la nouvelle municipalité avait traité le projet immobilier des Floralies.

Voilà donc quelle sera prochainement la densité en médecins généralistes à Montferrier sur Lez :

Densité à Montferrier à partir du mois de novembre : 3 médecins pour 3720 habitants (INSEE 2017) soit une équivalence de 80.6 médecins /100 000 habitants (soit environ 1 médecin généraliste pour 1240 habitants). 

En comparaison (données INSEE 2018) :

Densité moyenne nationale des médecins généralistes : 153/100 000 habitants, soit environ 1 médecin généraliste pour 653 habitants.

Densité dans Hérault : 186.4 praticiens /100 000 habitants

Densité en Lozère : 141.1 praticiens / 100 000 habitants

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’offre de soins s’appauvrit au village. Voilà une réaction en chaîne qui a pour origine un choix de la mairie. Un choix qui s’est porté en priorité, dès les premiers jours de mandat, vers un projet immobilier, au détriment de la qualité de vie des montferrierains. Pourtant des alternatives constructives à cet immeuble auraient été possibles. A commencer par ce qui avait été proposé par le Dr Bosse lui-même, à savoir imaginer sur ce lieu une maison médicale, qui fait aujourd’hui cruellement défaut dans notre village. Oui, nous sommes terriblement à la traine dans ce domaine, alors même que plusieurs kinés ont, ou vont, changer de local, et qu’un cabinet d’infirmières libérales a dû déménager à Saint Clément de Rivière faute de possibilité à Montferrier.

Cette diminution de l’offre de soin en médecine générale était pourtant prévisible, raison pour laquelle Montferrier Ensemble avait, dans son programme, envisagé deux possibilités pour une nouvelle zone médicale. Le fait d’être proche de Montpellier et de sa faculté de médecine ne suffit pas à créer des installations. Pour qui s’intéresse un minimum à la question, il est connu que les jeunes médecins préfèrent s’installer dans des structures multidisciplinaires, qui pourraient regrouper aussi d’autres spécialités para médicales. Non seulement ce type de structure ne se construit pas dans l’urgence, mais elle doit être imaginée en amont justement pour être attractive et appeler de nouvelles arrivées.

Mais non, c’est bien avec un cabinet de médecine générale en moins que nous allons entrer dans cet hiver à haut risque. Et il n’est secret pour personne qu’un autre praticien souhaite bientôt partir en retraite. Le constat est alarmant. Cela obligera les patients à trouver un nouveau médecin, alors même que les autres cabinets ne pourront absorber le surplus d’activité. Mais cela impliquera aussi une activité moindre pour la pharmacie du village, sans parler de nos deux EHPAD qui perdent leur médecin référent.

 La première obligation d’un édile n’est-elle pas le bien-être et la santé de ses administrés ? Il nous semble que pour diriger une commune, il est préférable d’anticiper les problèmes, plutôt que de les générer.

Souhaitons qu’il ne faille pas attendre un drame pour réveiller la nouvelle équipe municipale.

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